lundi 27 septembre 2010

L'affaire Dreyfus par Elodie et Gaelle

L'Affaire Dreyfus.
Une des plus grandes crises politiques et morales de la IIIèmeRépublique, qui déchaîna l'opinion publique de 1896 à 1899 sur la culpabilité du capitaine d'origine juive Alfred Dreyfus, condamné à tort pour espionnage. Au-delà du scandale judiciaire, "l'Affaire" révéla les profonds clivages politiques et idéologiques de la France d'avant 1914.


 I)Le procès.
En septembre 1894, en pleine période de révision des plans de guerre après la conclusion de l'accord secret franco-russe, fut découvert au service de renseignements français un bordereau anonyme contenant une liste de documents militaires français confidentiels destinée à l'ambassade d'Allemagne. Un officier du 2e bureau de l'état-major général, le capitaine Dreyfus, fut inculpé sur une simple ressemblance d'écriture et traduit devant le Conseil de guerre qui le condamna le 22 décembre suivant à la dégradation et à la déportation à vie sur l'île du Diable. Rares furent ceux qui mirent en doute sa culpabilité y compris parmi les socialistes (Jean Jaurès par exemple) et le procès alimenta la campagne antisémite du journaliste Drumont qui s'exprimait dans le journal la Libre Parole. Sans sa famille, qui le croyait innocent, il n'y aurait pas eu d'Affaire Dreyfus. À l'automne 1896, l'Éclair puis le Matin attirèrent l'attention du public sur la nature suspecte des preuves qui avaient entraîné la condamnation de l'officier. Bernard Lazare, un critique et publiciste juif, publia une brochure favorable à Dreyfus. Le colonel Piquart, nouveau chef du service des renseignements, découvrit un document accablant un officier d'infanterie, le commandant Esterházy. Un an plus tard le Figaro, sous la plume de Mathieu, le révéla au public. Pour éviter une révision du procès de Dreyfus, les autorités militaires traduisirent Esterházy devant le Conseil de guerre qui l'acquitta, le 10 janvier 1898. Le gouvernement progressiste qui n'entendait remettre en cause ni l'autorité de la chose jugée ni l'autorité de l'armée approuva. Piquart fut envoyé en Tunisie. Le surlendemain, l'écrivain Émile Zola publia dans le journal de Georges Clemenceau, l'Aurore, une lettre ouverte au président de la République, sous le titre "J'accuse", dans laquelle il dénonçait le déni de justice commis par l'armée et ses complices, hommes politiques et magistrats. Zola fut condamné pour diffamation à un an de prison ferme et à une amende, mais l'affaire Dreyfus était devenue "l'Affaire". 


 II) L'innocence de Dreyfus.
1899: Le ministre de la Guerre Dupuy consent à la révision du procès de Dreyfus qui rentre enfin du bagne. Un procès houleux se tient à Rennes.
Le 9 septembre 1899, Dreyfus est à nouveau condamné pour haute trahison, mais seulement à dix ans de réclusion en raison de "circonstances atténuantes". Le Président de la République accorde aussitôt une grâce à Dreyfus, mais ses défenseurs réclament un acquittement complet.

1906: Le jugement ne sera cassé et Dreyfus définitivement innocenté que le 12 juillet 1906. A titre de réparation, il sera réintégré dans l'armée et décoré.
La publication en 1930 des Carnets de Schwartzkoppen confirmera la complète innocence de Dreyfus.
Loin d'avoir été seulement une erreur judiciaire, l'Affaire Dreyfus fut l'une des crises politiques majeures de notre pays. Elle a partagé la France en deux : d'un côté les antidreyfusards, nationalistes et antisémites, qui préfèrent une injustice à un désordre, de l'autre les dreyfusards pour qui le respect du droit et l'exigence de justice sont des valeurs fondamentales de la République.



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